Une conférence des propriétaires fonciers forestiers met en relation les propriétaires et les ressources forestières

Domtar’s Chuck Daniels, right, participated in a panel discussion that highlighted forestry resources for landowners. Group photo also includes Pete Hancock, Roseburg Forest Products; Phillip Lewis, Enviva; Ted Garner, West Fraser Timber Co. Ltd.

Plus de 150 propriétaires fonciers, des experts forestiers et des représentants de l’industrie forestière ont récemment assisté à une conférence qui leur a permis de discuter des défis auxquels font face les propriétaires fonciers privés, ainsi que des ressources forestières qui sont à leur disposition pour les aider à gérer leurs propriétés. Organisée par le Sustainable Forestry and Land Retention Project (SFLRP), cette conférence de deux jours était commanditée par des organismes, des agences et des entreprises de l’industrie forestière, y compris Domtar.

Depuis 2013, le SFLRP aide les propriétaires forestiers et agricoles de l’est de la Caroline du Nord et des comtés environnants à gérer leurs terres privées, dans le but de préserver la santé des forêts, la rétention des terres et le patrimoine intergénérationnel. Créé par la Roanoke Cooperative, le projet visait d’abord à aider les propriétaires fonciers afro-américains, qui ont perdu plus de 90 % des 16 millions d’acres de terres agricoles qu’ils détenaient en 1910. Depuis, le SFLRP a pris de l’expansion et fournit des services à tous les propriétaires de la région qui possèdent et gèrent au minimum huit acres de terres forestières contiguës.

« Nous croyons fermement à l’éducation des propriétaires fonciers, affirme Alton Perry, directeur du SFLRP. Nous aidons les propriétaires fonciers à comprendre l’industrie forestière, les principes de la foresterie durable et les ressources forestières à leur disposition. »

 

Comprendre les ressources forestières

L’événement, qui a eu lieu en octobre, comprenait trois tables rondes et une salle d’exposition, où les propriétaires fonciers pouvaient réseauter avec des organismes comme le Black Family Land Trust, Inc., la Farm Service Agency du département de l’Agriculture des États-Unis (U.S. Department of Agriculture – USDA), le Center for Energy Education et des entreprises forestières qui achètent du bois d’œuvre auprès de propriétaires fonciers privés. Les présentations portaient sur des questions comme la gestion des terres, la planification de la relève, la rentabilité et les ressources forestières disponibles.

Une table ronde de propriétaires fonciers a donné aux participants et aux membres de l’auditoire l’occasion de parler de leurs objectifs et de la façon dont le SFLRP et ses partenaires les ont aidés à les atteindre. Une deuxième table ronde regroupant des experts forestiers a aidé les propriétaires fonciers à comprendre la valeur de leur bois d’œuvre et à découvrir comment tirer le meilleur parti de leurs terres grâce aux ressources forestières disponibles. Une dernière table ronde réunissait des représentants de l’industrie forestière, soit des personnes collaborant avec des entreprises de l’industrie forestière comme Domtar pour aider à gérer les forêts et à maximiser la production de bois d’œuvre tout en adoptant des pratiques forestières durables.

« Bien des propriétaires fonciers, et surtout les petits propriétaires, se demandent comment s’y prendre pour commercialiser leur bois d’œuvre. Nombre d’entre eux, en particulier les propriétaires afro-américains, n’ont jamais eu recours à des experts forestiers ni à des représentants de l’industrie forestière. Soit ils ignoraient leur existence, soit ils ne leur faisaient pas confiance, raconte M. Perry. Ces discussions en groupe visaient toutes la création d’un lien de confiance. Une fois la confiance établie, les propriétaires fonciers sont plus réceptifs à ce que les experts forestiers et les représentants de l’industrie forestière ont à dire, et aux solutions qu’ils proposent pour relever les défis liés à la mise en marché de ces petites parcelles. »

Chuck Daniels, spécialiste de l’approvisionnement pour l’usine Domtar de Plymouth, figurait parmi les panélistes. M. Daniels affiche un point de vue unique en tant que représentant de l’industrie forestière, puisqu’il est également propriétaire foncier privé.

« À l’usine de Plymouth, nous dépendons à environ 80 % du bois d’œuvre de petits propriétaires fonciers pour nous approvisionner. Vingt pour cent de notre bois d’œuvre provient de grands propriétaires, mais l’essentiel de notre stock est issu de petites propriétés foncières privées, explique M. Daniels. Les propriétaires fonciers sont tous différents. Certains veulent gérer leurs terres afin de pouvoir profiter de la faune, protéger les sources d’eau naturelles, organiser des événements familiaux ou encore favoriser certaines formes de tourisme. À mon avis, on peut très bien exploiter une terre pour son bois d’œuvre tout en profitant de tous ces autres avantages. Ce sont des objectifs complémentaires; l’un n’exclut pas l’autre. »

M. Daniels ajoute qu’il est fier d’appuyer le SFLRP dans sa mission d’aider les propriétaires afro-américains à conserver ou à regagner leurs propriétés foncières. « Dans la grande majorité des cas, ces « pertes » s’expliquent par le fait que les terres n’ont pas été transmises de génération en génération, principalement parce que les héritiers faisaient le choix de les revendre et de déménager. Je suis heureux que plusieurs de ces personnes, qui sont, dans bien des cas, les petits-enfants ou même les arrière-petits-enfants des propriétaires initiaux, soient maintenant de retour et tentent de rétablir leur patrimoine, dit-il. Je suis prêt à les aider de toutes les façons possibles. »

 

Le point de vue d’une propriétaire foncière

La docteure Terri Wade-Lyles, une conseillère pédagogique de l’Ohio qui possède 22 acres avec son fils à Edenton, en Caroline du Nord, a assisté à l’événement et déclaré qu’elle était reconnaissante de l’aide et des enseignements fournis par le SFLRP depuis l’achat de son terrain.

« L’achat d’une terre m’apparaissait comme une bonne façon de rassembler la famille parce que nous sommes tous soucieux de l’environnement et intéressés à le préserver. C’est quelque chose que je pourrai transmettre en héritage à mes enfants, dit-elle. Mais le fait d’être propriétaire d’une terre représente bien plus que ce que j’imaginais. Lorsque nous avons acheté le terrain, nous voulions le défricher en partie, mais nous n’avions pas réalisé que la carte des zones humides était erronée, et nous avons découvert par surprise qu’une rivière se trouvait sur notre propriété. Il nous a fallu deux ans pour réaménager la zone. Ça a été tout un parcours. »

 

Wade-Lyles a contacté l’USDA et le National Resources Conservation Service (NRCS), et a fini par communiquer avec les responsables du SFLRP. Ces organisations l’ont mise en contact avec d’autres propriétaires fonciers et avec des ressources forestières. « C’est devenu une communauté pour moi, alors je ne me sens pas trop dépassée et je peux obtenir les conseils dont j’ai besoin, ce qui est particulièrement important lorsque vous êtes un propriétaire foncier qui ne réside pas sur place. Les encouragements et les formations que nous recevons du SFLPR et du NRCS se complètent très bien et nous aident à comprendre comment préserver et conserver ce que nous possédons. »

 

Chaque propriétaire foncier fait une différence

M.Daniels affirme que la préservation et la conservation sont essentielles tant pour les propriétaires fonciers et l’environnement que pour l’industrie des produits forestiers.

« C’est comme un cercle d’amis qui dépendent les uns des autres. Les propriétaires fonciers ont besoin que le marché les incite à bien gérer leurs terres et à les transmettre à la prochaine génération, dit-il. L’ennemi du développement durable, c’est la conversion. Si les propriétaires fonciers ne trouvent pas de débouchés pour leur bois et n’ont pas accès aux ressources forestières, il y a de fortes chances que leurs terres soient converties et servent à d’autres fins. Cette saine gestion et l’existence d’un débouché pour le bois constituent donc un cercle, et permettent en plus de profiter de loisirs, de la faune, d’un environnement sain et d’une eau propre – tous ces avantages se complètent. »

M.Perry abonde dans le même sens et affirme que la clé pour les petits propriétaires fonciers est de voir sous un angle plus large leur place dans l’industrie. Le fait qu’ils ne soient pas de grands propriétaires fonciers industriels ne les empêche pas de contribuer à l’industrie des produits forestiers ou de jouer un rôle important dans la conservation.

« À partir de 10 000 pieds, on ne voit plus les limites de la propriété ni le nombre d’habitants qu’elle contient. Pour trouver des solutions aux changements climatiques, il va falloir déployer un effort collectif , explique-t-il. Si on fait partie de cette communauté-là, on fait aussi partie d’un système économique mondial.  Les petits propriétaires pourraient se dire : “Mes 10 acres de bois ne pèseront pas lourd dans la balance”. Mais lorsqu’on leur fait comprendre qu’ils font partie d’une solution collective – qu’il s’agisse des marchés traditionnels, des marchés émergents, de la préservation de l’eau potable, d’une industrie forestière dynamique – ils commencent à se voir différemment. »

Categories:
Share this post: